La Châtaigneraie -Président de l’Amicale Bakin-La Châtaigneraie, Moumouni Ouedraogo profite d’être en r nce po r expliquer, de vive voix, la situation préoccupante à Bokin et au Burkina Faso.
Témoignage
Moumini Ouedraogo est en France pour un mois ; il vient de passer semaine à la Châtaigneraie et restera trois semaines à Montélimar (Drôme) où un au1t0 association française lui vient en aide.
» Je suis venu pour témoigner en direct de ce que nous vivons à Bokin. Nos amis ne peuvent plus venir nous voir en raison de l’insécurité qui règne au Burkina. Rencontrer physiquement les responsables de Lagem Taaba, c’est beaucoup mieux que les contacts téléphoniques ou informatiques que nous pouvons avoir habituellement », explique le président de l’Amicale Bokin La Châtaigneraie.
Moumini Ouedraogo était présent, le 18 septembre , pour la Marche de l’espoir organisée par l’association Lagem Taoba dont l’objectif est de réunir des fonds pour soutenir les actions de développement concerté à Bokin . Jean-Marie Girard, président de Lagem Taaba, a ensuite organisé une réunion entre Moumini Ouedraogo et les responsables de l’association. Deux sujets sont préoccupants : la situation géopolitique la famine.
Un cauchemar permanent
Moumini raconte : « Depuis 2015, le nord du Burkina Faso, soit environ le tiers du pays, est sous la pression des terroristes islamiques qui imposent leur loi par la peur et les armes dans les villages, dans les champs et les écoles. Ils veulent changer les valeurs humaines et religieuses de notre population africaine ancrée dans les traditions, imposer leur religion par la force… »
Le Bukina Faso traverse la période la plus difficile de son histoire, » à cause de cette guerre qu’on nous impose, à partir des bases du Mali. Les Islamistes possèdent des armes plus performantes que celles de l’armée régulière qui n’arrive pas à faire face, poursuit Moumini Ouedraogo. Ils envahissent les villages, massacrent les paysans et pillent tout. À Bokin, nous sommes à moins de 50 km de leurs lignes avancées. Par peur des menaces, de la soumission à d’autres valeurs. mais aussi des conditions de vie qui accompagnent la charia, les populations quittent leur espace de vie et se déplacent vers te sud. Nous les accueillons, mais c’est difficile. Les Islamistes sont imprévisibles, et à Bokin. nous vivons la peur au ventre, dans le cauchemar permanent. »
Depuis le début de la crise, on compte plus de deux millions de déplacés au Burkina Faoo. À Bakin, les quelque 250 personnes arrivées du nord ne v ont pas plus loin, car ils espèrent bien retourner chez eux un jour.
Sécheresse
puis inondations
Avec 54 000 habitants, la commune de Bokin, essentiellement rurale, traverse une période critique. Moumini explique : « Normalement la saison des pluies s’étend de juin à septembre, mais l’année dernière a été très mauvaise. La pousse des céréales s’est arrêtée au stade de la floraison, car ensuite nous n’avons pas eu de pluies. Cette année, nous avons vécu sur nos réserves, mais elles sont épuisées. Actuellement, il n’y a plus rien; Il faut attendre novembre pour récolter. Les gens sont condamnés à manger des feuilles d’arbustes, mais par endroits il n’y en a même plus. L’État nous aide un peu. mais c’est très minime par rapport aux besoins. Cette année, ce sont les inondations qui nous affectent. J’ai 54 ans et je n’avais jamais vu ça. Dans les parties basses, les maisons s’écroulent, les céréales sont englouties par l’eau et on ne pourra rien récolter. Heureusement. les aides de nos amis de Lagem Taaba anivent. Nous pouvons acheter des céréales et les distribuer à ceux qui en ont le plus besoin. «