L’association chataigneraisienne Lagem Taaba oeuvre pour aider la commune de Bokin, au Burkina Faso. Jules Ouedraogo, curé de Bokin, de passage en France, témoigne.
Rencontre
Le père Jules Ouedraogo vient de passer un peu plus d’un mois au service de la paroisse du Grau-du-Roi, dans le Gard. « J’ai été sollicité par le curé de cette paroisse et, avant de retourner dans mon pays, je ne pouvais ignorer l’invitation de Jean-Marie Girard, président de Lagem Taaba. C’est pour moi une grande chance de venir ici », estime Jules Ouedraogo, qui reconnaît que, sans l’aide au développement initié depuis plus de 30 ans par Lagem Taaba qui oeuvre au Pays de La Châtaigneraie, la paroisse de Bokin ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.
Action sociale
Jules Ouedraogo a 39 ans. Il est curé de Tema-Bokin depuis août 2014. La paroisse comporte 34 villages, soit environ 80 000 habitants, dont 17 000 catholiques enregistrés. « Nous sommes deux prêtres, relayés dans chaque village par des catéchistes qui assurent la prière dominicale et diverses cérémonies lorsque nous ne sommes pas là. D’autres bénévoles les aident dans cette animation pastorale. Le dynamisme de ces communautés est certain puisque nous avons eu 210 nouveaux baptisés cette année. Mais à Bokin, notre rôle de prêtre ne se limite pas au spirituel ; nous conduisons de nombreuses actions sociales et de développement auprès des enfants, des jeunes filles et de ce qu’on appelle « les femmes vulnérables ». Grâce au soutien de Lagem Taaba, nous pouvons mener à bien divers projets concrets dans ces trois domaines »
Importance de l’éducation
Le père Ouedraogo reconnaît que l’effort de scolarisation, en partie grâce à Lagem Taaba, a été bénéfique. Il se poursuit maintenant et nécessite un accompagnement de la mission catholique en particulier auprès des filles. « Certaines habitent à plus de 30 km du collège et il n’y a pas de routes, pas de transport scolaire. Nous avons donc mis en place un centre d’accueil avec dortoir. Sans cela, elles ne pourraient suivre les cours. Nous en récoltons déjà les fruits, car certaines reviennent maintenant comme enseignantes. »
Choix de vie
La mission possède aussi un centre d’accueil pour les jeunes filles. « Il s’agit de recueillir ces jeunes filles données en mariage contre leur gré. Elles quittent alors leur famille. Nous en avons une vingtaine. En lien avec le ministère de l’Action sociale, nous travaillons à leur éducation afin qu’elles puissent avoir les moyens de vivre et de choisir librement leur vie ». Le père Ouedraogo espère pouvoir accueillir cette année davantage de jeunes filles. Il aimerait qu’elles puissent aller au terme de leurs études et mettre en place une formation aux activités ménagères, ainsi qu’à l’informatique. Les femmes vulnérables C’est un autre volet qui concerne une trentaine de femmes rejetées par la société pour diverses raisons. « Nous essayons de les initier à des activités génératrices de revenus, afin qu’elles puissent ensuite se débrouiller seules et s’intégrer dans la société. Elles sont travailleuses et nous n’avons pas de problème pour les former au jardinage, aux cultures maraîchères, à l’élevage de boeufs ou de porcs… Nous avons besoin d’argent pour faire fonctionner tout ça et c’est là qu’interviennent nos amis de Lagem Taaba »
Rendez-vous « Marche de l’espoir » le 16 septembre à la Chataigneraie pour apporter une aide concrète à nos actions.