Après un passage chez Roland Bourasseau, les bicyclettes se remettent à rouler comme au premier jour. L’Herbretais les répare au profit de plusieurs associations caritatives. Rencontre En bricolage, Roland Bourasseau en connaît un rayon. Un établi, un poste à souder, des tournevis, des pinces… son atelier est bien équipé et soigneusement rangé. C’est dans ce cabanon que l’Herbretais retape des dizaines de vélos tous les ans. Un peu pour le plaisir, mais surtout pour rendre service. « J’ai commencé en 2004. J’avais besoin de trouver une occupation. Je continuais mon activité professionnelle mais je m’étais mis en retraite des sapeurs-pompiers volontaires. J’avais du temps libre », raconte-t-il. Le hasard fait bien les choses. L’association Lagem Taaba, basée à La Châtaigneraie, passe au même moment une annonce pour récupérer des vieilles bicyclettes afin de les envoyer au Burkina Faso. « Je l’ai appelée en posant mes conditions. Je voulais les remettre en état. Ça ne m’intéressait pas de faire du transport. » Burkina, Maroc et Sénégal Déjà impliqué dans le bénévolat, Roland Bourasseau roule donc (encore) pour une bonne cause. « Les femmes burkinabées utilisent les deux-roues pour aller au marché ou d’un village à l’autre. Elles transportent ainsi les marchandises, l’eau, les céréales comme le mil. Cela rend leur quotidien moins pénible », explique Jean-Marie Girard, président de Lagem Taaba.
Au fil du temps, des liens se sont noués avec d’autres associations. La Gazelle berbère a ainsi Le mécano enchaîne les réparations. Chaque année, une centaine d’engins décatis se font refaire une beauté… et une santé. « Certains arrivent avec une roue en moins, d’autres n’ont plus de pédales… », énumère-t-il. Aucune panne ne lui résiste. Et tout y passe : la chaîne, les freins et les câbles, le cadre… un vrai jeu d’enfant pour ce carrossier de métier, formé au travail manuel par son père charpentier menuisier. L’Herbretais est même enclin à minimiser la besogne. Jean-Marie Girard rectifie : « Ce n’est pas si simple. D’un modèle à l’autre, ce n’est jamais la même pièce. Pour s’en sortir, il faut du temps, de l’ingéniosité et des compétences. » Autre difficulté : trouver des pièces de rechange. Des neuves, mais aussi de l’occasion. « J’en récupère grâce à mon réseau de connaissances et je désosse les vélos trop endommagés », confie le réparateur. L’objectif est que l’opération ne coûte rien ou pas grand-chose. Et toutes ces bicyclettes cabossées, d’où viennent-elles ? « J’ai mis des annonces dans les magasins spécialisés. Des gens donnent l’ancien quand ils achètent un neuf. » Il y a aussi les objets trouvés. « Au bout d’un an et un jour, tout ce qui n’est pas réclamé à la police municipale passe par le service des Domaines. Le meilleur est vendu. » Le reste, c’est Roland qui s’en occupe.