L'association LAGEM TAABA : opération "les vélos de l'espoir"

L'histoire des vélos

Tous les 3 jours, à Bokin, le marché rythme la vie locale. Un défilé presque continu de marcheurs lourdement chargés, arrivent des différents villages. Cette image forte et colorée n’a pas manqué de frapper les membres de notre association lors des différents voyages effectués à Bokin. L’idée de fournir des vélos aux femmes, pour soulager leurs tâches (marché, bois, eau etc…), a germé dans la tête de quelques membres de l’association...

Le passage du tour de France en 2005, avec La Châtaigneraie en ville étape constitue une formidable opportunité et un déclic pour lancer l’opération des « Vélos de l’Espoir » Notre action est relayée par les médias régionaux et nationaux. Le conseil d’administration et de nombreux bénévoles sont mobilisés et plus de 900 vélos sont collectés. Certains ont besoin de réparations ou au moins d’une bonne révision, une petite équipe, se met alors à la tâche

C’est dans la bonne humeur que le chargement s’est effectué.
Une des actions humanitaires de l’association Lagem Taaba est la récolte de vélos de l’espoir. Ces vélos vendus à prix social au Burkina Faso soulageront particulièrement les femmes au quotidien. Stokés dans un hangar mis à disposition gracieusement, quelque 300 vélos, pédales démontées, guidon tourné et selle baissée pour prendre le moins de place possible, attendaient leur envoi.
C’est donc nombreux mardi 9 juillet, que les bénévoles de l’association les ont chargés méthodiquement dans un conteneur, traquant la moindre place pour y placer des sacs de vêtements, les 200 trousses avec compas, équerres, rapporteurs et règles, réalisées par les demandeurs d’emploi du centre d’insertion de retour à l’emploi (Ceidre) de Saint-Hermine, ainsi que du lait premier âge. Jeudi 12 juillet, le conteneur de six tonnes 260 a pris la mer à Montoir de Bretagne à pris la direction le port d’Abidjan puis le train en direction de Ouagadougou, puis la route pour une arrivée début septembre à Bokin.

En septembre dernier, une délégation de Burkinabés est venue à La Châtaigneraie. « Nos amis de Bokin ont exprimé, une fois de plus, les besoins d'une grande majorité de la population, laquelle vit en dessous du seuil de pauvreté », explique Jean-Marie Girard, président de l'association Lagem Taaba, qui gère les relations de développement concerté entre le Pays de La Châtaigneraie et le département de Bokin, au Burkina Faso. « Ils nous ont parlé de l'attente de toutes ces personnes pour se procurer des vélos, des vêtements, des chaussures, à un prix social. C'est pourquoi un nouveau container, rempli d'objets divers, est parti pour Bokin à l'automne », précise-t-il L'association, grâce au travail important de ses bénévoles, a collecté 300 vélos, des milliers de vêtements et chaussures, des kilomètres de ficelle et de fil de fer barbelés, des fournitures scolaires et 1 000 boîtes de lait premier âge. « L'association se réjouit de pouvoir donner une deuxième vie à ces objets. Elle imagine déjà la joie de ces jeunes, lorsqu'ils recevront un vélo, un vêtement, un cahier... »

Au Pays de La Châtaigneraie, l'association Lagem Taaba gère des relations de développement concerté avec le département de Bokin au Burkina Faso.

En 2005, à l'occasion du départ du Tour de France de Vendée, l'association avait lancé l'opération les Vélos de l'espoir. L'opération avait été un réel succès et, depuis, Lagem Taaba continue de collecter des vélos et les expédie plus ou moins régulièrement par conteneur. Là-bas, ils sont vendus pour une somme très modique et rendent des services inestimables, en particulier aux femmes pour le transport de marchandises et du bois.
Dédé et Yves, qui gèrent ce service, sont justement en train de préparer la prochaine expédition. Les vélos doivent prendre le moins de place possible dans le conteneur : « Il faut démonter les pédales, tourner les guidons et baisser les selles. »
Une grande partie de ces vélos a été collectée et remise en état dans les secteurs de Montaigu et des Herbiers. Mais localement, il y a toujours des donateurs.

Ainsi, Pierrette et Maurice viennent d'apporter l'ancien vélo de leur fille. « Nous avons été sensibilisés à cette action, car nous sommes bénévoles le jour de la Marche de l'espoir. Partager avec des gens qui ont peu de chose nous tient à coeur. Ce vélo ne servait plus, nous l'avons remis en état, nettoyage, pneus neufs, révision des freins. Nous sommes plutôt fiers du résultat. »
Actuellement, près de 250 vélos sont prêts à être expédiés, mais on peut encore en apporter à l'association.

Ce container n’a pas été spécialement affrété pour l’envoi de vélos mais d’abord pour répondre à une demande de la Mission Catholique désirant équiper en mobilier un centre d’accueil pour jeunes filles scolarisées en internat à Bokin. Faut-il acheter des lits au Burkina ou les envoyer de France ? Après étude comparative, l’envoi est décidé et une petite équipe s’est mise au travail à La Châtaigneraie pour récupérer des matelas et des sommiers, mais aussi fabriquer des lits en bois.

Ces derniers ont été montés à Bokin début 2012 à l’arrivée du container. 114 kits de couchage ont ainsi été préparés et sont maintenant opérationnels.
130 vélos et 665 colis ont complété l’envoi.

Le stock de vélos en bon état diminue. Désormais, nous n’acceptons plus que des vélos en état de marche.
La demande à Bokin est toujours aussi forte et le nombre de groupements féminins reconnus, ne cesse d’augmenter. Nous décidons donc l’envoi d’un nouveau container fin 2008.

Nous réussissons à mettre 300 vélos dans le container et 664 colis. Une partie des vélos nous a été fournie par une association de Montaigu. Les membres de l’ABC sont désormais bien rôdés pour la prise en charge à l’arrivée et à la distribution. La priorité aux femmes est respectée, puisque 177 vélos ont été réservés aux groupements féminins et 23 aux conseillères municipales à la demande de la mairie. 30 vélos vont aux élèves des 2 collèges, public et privé, le reste à des nécessiteux et à des actions sociales de différentes institutions.

Il y a de plus en plus de vélos à Bokin mais les besoins restent importants. Les réparateurs sont très nombreux sur la place du marché et dans les rues. La main-d’œuvre n’est pas chère, mais le coût des pièces reste élevé et certaines personnes n’ont pas les moyens de payer

En novembre 2006, un second container est donc affrété. 257 « bons »vélos et 547 colis sont expédiés. Ayant constaté qu’il y a de plus en plus de réparateurs compétents à Bokin, la remise en état a été faite sur place. Lagem-Taaba a envoyé des pièces et rétribue les artisans pour le temps passé.

L’arrivée de ce second container est très attendue et les pressions sur l’ABC sont énormes, d’autant plus qu’un nombre important de groupements de femmes, qui avaient jusqu’ici une existence informelle, se sont déclarés en Préfecture et demandent des vélos. 188 vélos vont à 47 nouveaux groupements féminins, le reste est réparti par l’ABC en fonction de besoins jugés prioritaires

300 vélos ont été réparés et préparés pour l’envoi en container (guidons et pédales retournés). Avec nos partenaires de Bokin, nous avons défini les modalités de la distribution : priorité aux femmes et à des élèves du lycée éloignés de l’établissement. Mais il appartient aux membres de l’ABC de les adapter aux réalités locales… et là-bas, c’est un peu la panique car prioriser les femmes n’est pas dans la culture : « je vais avoir 25 000 femmes sur le dos » nous dit le président. La solution est de passer par les groupements féminins officiellement reconnus par la Préfecture.

Dans ce premier container, nous logeons 283 vélos et comblons tous les espaces vides avec 600 colis de vêtements, de fournitures scolaires, de petit matériel, de pièces détachées pour la réparation des vélos etc… Sur ce 1er envoi, 125 vélos sont allés à 25 groupements femmes, 60 aux élèves du lycée, le reste a été réparti dans différentes institutions.

En accord avec l'ABC les vélos ont été attribués à « prix social » La somme récupérée a été employée à d’autres projets sur Bokin, notamment, à la construction d’un petit atelier de réparation de vélos sur la place du marché, opérationnel en février 2007 avec un mécanicien et deux apprentis.